LVEV - Le Blog de la Vie en Vert

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Fiches Espèces

Hop, nouvelle catégorie, ayant pour but de faire des fiches sur les espèces présentées dans le blog. Ces espèces seront aussi fichées sur le site partenaire de systématique.

Généralités sur les Crocodiles (I) : Différences entre Crocodile et Alligator

...évidemment, c'est pratiquement la même chose (référence littéraire).

Bon, suite à notre petite visite à la Planète aux Crocodiles, j'avais fait quelques photos me permettant d'illustrer habilement mon propos. 

Les Crocodiles ont une tête longue et allongée, assez triangulaire. Un bon truc est que la 4ème dent mandibulaire (du bas) est toujours clairement visible dans un sillon qui remonte le maxillaire.

Regardez cette photo de faux-gavial : il y a une 4ème dent, ce n'est pas un gavial mais bien un crocodile en fait :

Les Alligators n'ont pas cette visibilité de la 4ème dent, ont une tête beaucoup plus large....


Les Caïmans ont un museau intermédiaire, mais avec une belle crête osseuse entre les yeux, qui permet de les distinguer facilement des alligators, avec qui ils partagent "l'invisibilité" de la 4ème dent...

Regardez chez ce juvénile :

En espérant que cela vous aura plus...:)


27/01/2012
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Généralités sur les Requins (VI) : Les Organes des sens

Un Requin-renard pélagique

L'Ouïe
Hé oui, les requins ont des oreilles, même si ce n'est pas une évidence au premier abord.  :D . Comme chez les animaux terrestres, il s'agit d'organes servant à la fois à entendre, c'est-à-dire percevoir les sons, ondes vibratiles dans le milieu, et d'organes de réverberation et d'équilibration. Certains groupent l'audition avec le toucher, erreur fréquente mais physiquement impardonnable : une pression du milieu (courant d'air, mouvement d'eau) est, comme son nom l'indique, un déplacement des molécules du milieu environnant, tandis qu'un son (même s'il peut être "touché" dans certaines circonstances - proches des bafles, le plus souvent), est la propagation d'une onde de "vibration" due à l'élasticité du milieu.
Regardez une corde de guitare qui vibre : l'air autour vibre de la même manière. Pas de déplacement.
C'est l'onde qui se propage, comme une maladie. Et, contrairement à ce que l'on pourrait croire, l'audition n'est pas accessoire ou inutile chez le requin. On n'y pense rarement, mais l'eau de mer transmet aussi les sons. Pas de la même manière que l'air, mais tout de même, et très vite d'ailleurs.
Vitesse du son dans l'air : environ 340m/s
Vitesse du son dans l'eau de mer : environ 1500m/s.
Utile. Par contre, le requin n'est pas sensible aux mêmes fréquences que nous : il entend des sons bien plus graves. L'homme entend les sons qui ont pour longueur d'onde 25 à 16.000 Hertz. Plus haut pour les plus jeunes. Pour ceux qui entendent le "couiii" de la veille des téléviseurs, on est aux alentours de 20.000 Hertz.
Le requin moyen, lui, perçoit les sons entre 10 et 80 Hertz, qui correspondent aux sons de nage de poissons, de mouvements d'eau, etc...
Pour les fans de Dune, on peut attirer les requins exactement comme les vers des sables, sauf qu'au lieu d'une forte pulsation toutes les secondes ou à peu près, il suffit d'une faible pulsation, entre 20 et 60 cycles par seconde.

Le Toucher
Le toucher se manifeste de deux manières chez le requin. D'une part, comme chez l'homme, il rend compte des pressions, frictions, douleurs etc...exactement de la même manière. Cela se manifeste d'une part par le fait qu'un requin n'aime pas être blessé, frappé, mais également par le fait qu'un contact peut devenir agréable : ainsi, des requins peuvent devenir familiers de l'humain et apprécier ses caresses, voire venir les quémander !
D'autre part, le toucher est aussi le sens impliqué dans la ligne latérale(j'ai essayé de trouver de bonnes photos libres de droits, mais peine perdue), ligne de petites fossettes courant du bout de la tête et passant sous les yeux, contenant un mucus dans lequel baignent des cils. Ces ampoules permettent un véritable "toucher à distance", c'est-à-dire perçoivent dans les mouvements de l'eau ce qui a créé la perturbation, quelle taille fait-il, de quelle forme, etc...l'expérience a prouvé que le mouvement d'un seul de ces cils permettait l'envoi d'une information au cerveau. Un peu comme nos drapeaux de navigateurs pour connaître le sens du vent ; mais en plus complexe et plus informatif.
A noter qu'un sens aussi fin est forcément "parasité" lors de mouvements proches et violents, comme la capture d'une proie. Tout est prévu : dans ce cas, l'influx nerveux, au lieu de partir des ampoules, part du cerveau, et va neutraliser les informations trop nombreuses en provenance des ampoules.

Le Goût
Ben ouais, comme dirait l'autre, les requins ont du goût. Et là encore, les humains font pâle figure à côté. Alors que cet handicapé d'humain possède des papilles gustatives sur la langue, mais aussi, on l'ignore parfois, sur le palais, le pharynx, et même le début de l'oesophage, le requin est bien plus équipé : en plus de ces localisations classiques, mais aussi sur les lèvres (le requin est un vrai gourmet), ainsi que sur...son dos ! Là, des écailles se combinent pour former des dépressions, les cryptes sensorielles, qui contiennent des papilles gustatives et qui expliquent certains "frottements" extrêmements abrasifs de certains requins sur des plongeurs (afin de savoir s'ils sont suffisamment salés :) ).

La Vue
On a souvent également minimisé l'efficacité de la vue chez les requins. Il est vrai que d'une part, elle semble ne porter que sur quelques dizaines de mètres, et que d'autre part le cristallin a de faibles capacités d'accomodation (par mouvement dans la chambre visuelle et non par contraction), ce qui fait qu'on peut les comparer à des myopes.
Ceci étant, contrairement à certaines idées reçues, ils distinguent très bien les couleurs vives (voir les conseils plus haut), et ont, tout comme beaucoup d'autres animaux (notamment les chats), une portion du fond de l'oeil assez développée appelée Tapetum lucidum, constituées de cellules qui amplifient et renvoient la lumière, assurant une bonne vision nocturne.
Bien sûr, on parle là du requin moyen, car certains ont une meilleure vue que cela, comme les chasseurs de pleine eau, tandis que d'autres sont quasi aveugles (requins des profondeurs).

Bon, jusque là tout va bien. On continue avec les "sens-stars".

L'Odorat
L'odorat des requins est un organe extrêment développé. Il sert à reconnaître les substances olfactives passant dans l'eau qui baigne les fosses nasales. Même si dans un tel chiffre a peu de significations pratiques, certaines molécules étant mieux détectées que d'autres, on aime citer le chiffre d'une expérience américaine qui montre des requins sensibles à des extraits de mérous à la dilution d'un pour 10 milliards. Cela revient à détecter un cube de chair d'un millimètre de côté dans  dix mille litres d'eau (10 mètres cubes).
Le plus fascinant reste que grâce à la position de ses narines, et la structure de celle-ci, le requin peut repérer une proie à plusieurs kilomètres. Lécartement des fosses nasales permettrait un meilleure "olfaction stéréoscopique", disons olfaction 3D, ce qui expliquerait également (voir précédemment) la forme de tête des requins marteaux.

L'Electrolocation

L'électrolocation est un sens assez particulier aux requins. Il leur permet, grâce à des petits organes répartis sur la tête (http://fr.wikipedia.org/wiki/Fichier:Electroreceptors_in_a_sharks_head_fr.svg les ampoules de Lorenzini), de détecter de faibles différences de potentiels électriques (de l'ordre d'un millionième de Volt/cm² pour les physiciens), émis par des proies potentielles ou par le champ magnétique terrestre.
Ce sens leur permet tout d'abord de localiser avec une infime précision les proies potentielles, notamment celles qui se cachent dans le sable ou usent d'autres subterfuges. Des expériences sur lesquelles ont peut s'étendre des heures ont ainsi prouvé que le requin commence par détecter les proies cachées en suivant leur piste olfactive, puis, lorsqu'il se trouve assez près, utilise l'électrolocation pour frapper avec précision, évitant ainsi les effets pervers que pourraient avoir les mouvements ou les courants sur la diffusion des odeurs.
Ce système permet également, à l'instar du pigeon voyageur et des dauphins, de s'orienter sur le globe tout entier. Là aussi, par des expériences de perturbation de ce sens, on a pu montrer que ce "GPS" magnétique est utilisé en permanence chez les requins voyageurs, et avec une grande précision.
Et enfin, grâce à la différence d'activité électrique induite par les températures dans l'eau de mer, les Ampoules de Lorenzini permettent également de détecter des variations de températures...de l'ordre du millième de degré.

Météo des plages pour requin : nourriture abondante, salinité élevée, température 27,356°C....:D


07/05/2011
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Généralités sur les Requins (V) : Un peu d'Anatomie et quelques légendes...ou presque


Des requins marteaux halicornes

Bon, je ne vais pas vous refaire le topo anatomique : nombre d'yeux, nageoires,etc...je vais donc faire juste une ou deux remarques sur l'anatomie et la physiologie générale ; bref, les points intéressants, quoi.
Pour commencer, on va donc noter que le nombre de branchies (par demi-requin :D ) n'est pas toujours le même : 5 pour les requins plus "modernes", 6 voire 7 paires de fentes branchiales ches leurs cousins plus archaïques.
Le squelette est cartilagineux (d'où le nom de "chondrychtyens"-poissons cartilagineux), c'est-à-dire plus souples que celui des poissons osseux, comme ceux qu'on a l'habitude d'imaginer ; les nageoires paires (qui existent en double) s'articulent sur des ceintures de cartilages qui les relient à l'axe de la colonne. Elles contiennent des lames de cartilages qui se divident petit à petit en rayons, puis segments, qui sont prolongés par des rayons de cornes nommés  cératotriches.

La peau est rugueuse car recouverte d'écailles. Non pas des écailles comme celles des reptiles, qui sont comparables à de la corne, des poils, ou de la peau de mammifères, mais des écailles placoïdes, comportant une racine, un collet, puis une couronne plus large nommée scutelle. La composition même de l'écaille se divise en ivoire (ou dentine) dans la masse, recouverte d'émail, avec une plaque basale qui définit une loge pleine de pulpe. Bref, l'écaille du requin est en fait une dent, histologiquement. La peau de requin fut utilisé comme papier émeri ; une fois tannée et apprêtée, on l'appelait la "peau de chagrin".
Les dents...légendes des mers. De même structure que les écailles placoïdes ^^, et de formes variables selon l'alimentation de leur possesseur, elles grandissent en rangées successives, qui, lorsque la "rangée principale" s'est usée ou cassée, prennent progressivement la place de celle-ci. Le temps de remplacement varie selon les espèces (par exemple 15 à 18 jours chez le requin-baleinier juvénile), mais aussi selon l'âge (il ralentit au cours de la vie).

Le foie est un chapitre à lui tout seul. Les requins ne possèdent pas de vessie natatoire qui leur permette de s'adapter aux différences de pressions entre les profondeurs (rappel - inutile pour les plongeurs : 1 bar de plus tous les dix mètres). Ce sont les huiles présentes dans le foie, notamment un acide gras nommé squalène, qui jouent ce rôle en devenant plus dense en descendant, et s'allègent en remontant...Pour une meilleure faculté d'adaptation, il doit avoir un volume conséquent. Chez le requin bleu (Prionace glauca), il atteint ainsi la moitié de la longueur du corps, pour 20% de sa masse ; jusqu'à 25% chez le requin-lézard (Chlamydoselachus anguineus) ou le requin-lutin (Mitsukurina owstoni). On en reparlera lorsqu'on évoquera les humains qui mangent des requins, et les utilisations en médecine.

Une petite note sur la nage. Inutile de dire que la forme des requins est hydrodynamique (bel exemple d'évolution convergente avec les dauphins, d'ailleurs) ; on va quand même souligner qu'apparemment la forme idéale de pénétration dans l'eau est celle de la "croix" du requin-marteau. Cousteau l'avait d'ailleurs bien compris lors du design de l'Alcyone, hybride de monocoque et de catamaran. Les requins ne nagent pas vite et longtemps. Un peu comme des guépards de mer, même si certains sont faits pour avoir une vitesse de croisière conséquente (entre 1 et 5 km/h ; le requin-baleine et le requin pélerin, les meilleurs dans ce domaine, nagent à 5 kilomètres par heure), leurs performances se font sur de courtes distances. Ainsi, on a pu chronomètrer un grand blanc à 35 km/h, un bleu à 40 km/h. Au démarrage, cela peut même être plus, sans certitude, mais on reste loin des performances des cétacés (ces "vaches retournées à la mer", qui migrent à une dizaine de km/h, font des pointes à 70 voire plus) ou des poissons osseux (le thon et ses petits copains qui vont à plus de 100 km/h). Note aussi sur les requin sauteurs comme certains requins taupes, qui doivent au moins aller à 35 km/h pour pouvoir jaillir hors de l'eau...que dire requin-tourneur (Carcharhinus brevipinna), qui saute et fait jusqu'à trois tours dans les airs avant de retomber...

On dit des choses sur le métabolisme des requins. Un fait : il est lent. Ce sont des Poïkilothermes, animaux qui tirent leur chaleur du milieu ambiant, pour la plupart. Cela leur confère une température basse, avec le métabolisme qui va avec : peu de mouvements, pas besoin de beaucoup manger, digestion lente (jusqu'à des semaines ?). Un repas quotidien qui excède, à l'âge adulte, rarement 1 pour 100 du poids du corps. Un requin-citron (Negaprion brevirostris) mange ainsi aux environs de 3 fois le poids de son corps par an.
Squale assoiffé de sang ? Que dire alors de l'humain, qui mange, lui, 10 à 12 fois son poids par an ? (On n'oubliera pas les petits oiseaux comme les passereaux au métabolisme rapide, chez qui on atteint facilement 100 fois leur poids).
Métabolisme lent...leurs seuls mouvements rapides sont au cours de la chasse, tous les quelques jours, et encore. leurs besoins en oxygène sont en faits réduits. La plupart des requins peuvent rester immobiles dans le fond marin, ouvrant périodiquement leur bouche afin, en faisant pompe et en refermant la bouche, de faire capter l'oxygène de l'eau par leurs fentes branchiales. C'est largement suffisant pour leurs besoins réduits. ils ont comparativement peu de globules rouges pour transporter cet oxygène : 20% d'hématocrite, pour 5 à 8 g/100mL d'hémoglobine.

Mais alors, qu'en est-il de ces fameux requins, animaux à sang froid qui doivent absolument bouger pour respirer ? Hé bien, la plupart des requins sont des animaux "à sang froid" qui n'ont pas besoin de bouger pour respirer. Ceux qui "doivent avancer" (et encore est-ce un petit peu exagéré) ne sont pas des poïkilothermes, mais des endothermes, c'est-à-dire qu'ils produisent de la chaleur. Le meilleur exemple de ce type de requins, ce sont les lamnidés (le grand requin blanc) et les alopidés, qui ont une température corporelle de 5 à 10°C supérieure à celle de l'eau dans laquelle ils nagent. Ce ne sont plus des animaux à sang-froid, ils se rapprochent de nous, qui sommes des homéothermes (à température du corps constante). Bien sûr, cela veut dire un métabolisme en conséquence : plus gros appétit (entre 8 et 10 fois son pods par an), une densité du corps légèrement supérieure à celle de l'eau, nécessité de nager de temps à autre ou même souvent pour faire circuler plus d'eau dans les fentes branchiales, mais aussi plus de globules rouges : un hématocrite de 30 à 40% (comme nous) et une hémoglobine de 12 à 16g/100mL. Bref, ce sont des animaux qui ont besoin de nager pour respirer, oui, mais à sang chaud.... 8)

Un dernier point pour les fans d'osmose: les requins ont un rein primitif, certes, mais ils conservent un sang osmotiquement supérieur à l'eau de mer; à l'inverse des autres poissons de mers qui doivent constamment lutter pour éviter de se "déshydrater", et faire circuler l'eau dans leurs branchies, ils absorbent de l'eau passivement via leurs muqueuses, grâce à un sang naturellement riche en composés azotés (urée et oxyde de triméthylamine) ; composés moins présents chez les requins qui vont fréquemment en eau douce, bien sûr, sinon, ils absorberaient trop d'eau. ces requins urines alors bien plus fréquemment.

Au prochain numéro : nutrition et organes des sens.


22/04/2011
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Généralités sur les Requins (IV) : Ecologie et diversité

 

Squaliolius laticaudus, un superprédateur : il se nourrit de poissons osseux des fonds marins, et de céphalopodes qu'il suit dans ses migrations. On note que sa tête fait environ 1/3 de sa taille, afin de se nourrir de proies de grande taille ; vivant entre 200 et 500 mètres de fond dans toutes les mers du globe, il est ovovivipare et ses dents supérieurs sont éffilées en lame de poignard.

Tout l'inverse du paisible Requin-Baleine, qui ne fait que filtrer du plancton, souvent en surface, et n'aime que les eaux tropicales, faisant de brèves incursions en zones tempérées (Nb.: il est ovovivipare aussi).

Tout l'inverse ? Oui, car notre superprédateur, à l'inverse de son gigantesque cousin, ne mesure à taille adulte que 20 à 25 cm.

Bref, les requins sont variés. Variés en tailles, comme le montre l'exemple ci-dessus, mais aussi variés en morphologie (Anges de mers à têtes plates, poissons-scies, requins-marteaux et autres centrines), variés en alimentation (certains filtrent du plancton, d'autres broient des coquillages, mangent des oursins ou des algues, même si une majorité aime bien les poissons, les mammifères voire les reptiles), variés en habitat, variés en techniques de chasses, variés en physiologie, etc...

L'eau de mer est un milieu, comme l'air. Dépendant de leur milieu comme tous les êtres vivants, les requins doivent s'adapter à divers facteurs : la température de l'eau, la proximité des côtes, l'éclairement, la composition saline, la pression...tous facteurs qui vont déterminer l'habitat de telle ou telle espèce de requin.
On aime classifier les types écologiques de requins selon des schémas logiques.
Il peuvent être : tropicaux, tempérés, d'eaux froides, circumglobaux, si on se base uniquement sur des régions climatiques ; abyssaux, pélagiques, benthiques, néritiques, ou côtiers, selon qu'ils vivent dans des abysses, au grand large, sur les fonds marins, sur le plateau continental ou au plus près des côtes ; photiques ou aphotiques, selon qu'ils vivent dans la lumière ou au contraire dans l'obscurité. Et ainsi de suite. On peut résumer en disant que nulle part sur le globe, depuis la plage de la Grande Motte jusqu'aux confins du Groënland en passant par le détriot de Béring ou l'Océan Indien, il n'existe une étendue d'eau salée où l'on ne peut pas croiser de requin.

Il faut aussi évoquer ici l'eau douce. :face: Si l'on vend gentiment en animalerie des "requins d'eau douce", il s'agit le plus souvent soit de petits esturgeons, soit de cyprinidés de la sous famille des Labéoninés, sympathiques mais poissons osseux n'ayant rien à voir avec les "vrais requins". Les requins sont dits Halophiles, c'est-à-dire qu'ils aiment le sel ; ils aiment aussi surtout rester dans leur sel, ce qui en fait des animaux sténohalins, ce qui veut dire qu'ils préfèrent que la salinité ambiante reste constante. Mais certains requins se rapprochent plus des euryhalins, capables de supporter de grandes variations de salinité.
Parmi ceux-là, l'Emissole d'eau douce, Mustelus canis ou Emissole douce, pénètre et parfois remonte dans les estuaires des fleuves est-américains ; ou le Requin du Gange Glyphis gangeticus qui remonte sur quelques kilomètres le Gange et l'Indus, et quelques autres font figure de héros face à des requins moins tolérants comme le Requin-Tigre Galeocerdo cuvier, qui eux, ne font que pénétrer dans les estuaires.
Mais il existe un champion toutes catégories : le Requin-Bouledogue Carcharhinus leucas; classé comme le plus dangereux des requins tropicaux est son premier titre de gloire, il est responsable de la majorité des accidents à La Réunion, et de bons nombres d'autres, et même jusqu'en aquariums ! Vivipare, il met au monde ses petits notamment dans des fleuves, qu'il parcourt quelquefois sur plusieurs milliers de kilomètres ! Nil, Zambèze, Amazone (jusqu'au Pérou!!!!!!), Limpopo, Tigre, Gange, ainsi aucun grand fleuve tropical n'est à l'abri de la visite du Requin-Bouledogue.

Je vous laisse avec une photo de plus pour les couleurs, dont je n'ai pas encore évoqué la diversité (cuivrés, tigrés, zébrés, sombres, clairs, etc...) : un requin citron.


07/04/2011
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Généralités sur les Requins (III) : Les attaques de requins

Il est de bon ton ces derniers temps (post-spielbergiens) de dédiaboliser le sujet. Alors dédiabolisons.  :D
Tout d'abord, sachez qu'il existe un organisme accessible par le web, tout à fait sérieux, tenu par le Museum d'Histoire Naturelle de Floride, dont le sujet est justement de recenser et d'étudier les attaques de requins de par le monde. il s'agit de l'ISAF.

1. Un peu de statistiques

Petit résumé de la situation...
En premier, il convient de parler de chiffres d'attaques non-provoquées par des humains...dans les attaques provoquées, on retiendra ceux qui essaient d'attrapper des requins, ceux mordus en essayant de libérer un requin des filets, et ceux qui chassent le requin à la lance et autres "sports".
Donc, non provoquées. En 2010 : 79 attaques non provoquées dans le monde, dont 6 mortelles. De 2000 à 2010, 715 attaques dont 54 mortelles.

A comparer à ce qu'il vous plaira. C'est peanuts. Nada. 54 morts en 11 ans.

L'ISAF s'amuse à faire des risques relatifs avec les chiffres du territoire américain...par exemple, aux US, de 1948  à 2005, 18 morts par attaques d'alligator, 9 par attaques de requins...de 1959 à 2010, 1970 morts foudroyés, 26 par attaques de requins (et on ne parle que d'états côtiers)...
De 2001 à 2010, 263 tués par des chiens...10 par des requins.

Et, bien entendu, ce tableau, tellement beau que je vous le cite :
Annual Risk Of Death During One's Lifetime
Disease and Accidental Causes of Deaths    Annual Deaths   Death Risk During One's Lifetime
Heart disease                                             652,486                            1 in 5 
Cancer                                                       553,888                            1 in 7 
Stroke                                                       150,074                            1 in 24
Hospital Infections                                       99,000                             1 in 38
Flu                                                             59,664                             1 in 63
Car accidents                                               44,757                            1 in 84
Suicide                                                       31,484                             1 in 119 
Accidental poisoning                                    19,456                             1 in 193
MRSA (resistant bacteria)                             19,000                             1 in 197 
Falls                                                          17,229                             1 in 218 
Drowning                                                    3,306                              1 in 1,134 
Bike accident                                                 762                              1 in 4,919
Air/space accident                                          742                               1 in 5,051
Excessive cold                                               620                               1 in 6,045 
Sun/heat exposure                                        273                              1 in 13,729
Lightning                                                       47                               1 in 79,746 
Train crash                                                    24                               1 in 156,169 
Fireworks                                                       11                              1 in 340,733
Shark attack                                                    1                             1 in 3,748,067

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Sources: All accidental death information from National Safety Council. Disease death information from Centers for Disease Control and Prevention. Shark fatality data provided by the International Shark Attack File.

Lifetime risk is calculated by dividing 2003 population (290,850,005) by the number of deaths, divided by 77.6, the life expectancy of a person born in 2003.

© International Shark Attack File
Florida Museum of Natural History, University of Florida 

ça remet les choses en perspective, non ? :D

2. Un peu de sensationnel
Plus sérieusement, si on se concentre sur les espèces responsables d'attaques, elles sont longues comme le bras, mais comme c'est un sujet people on va faire un classement du TOP FIVE des attaques (de 1580 à 2010) (l'internaute aime bien ça - kicéki le plus fort ? le plus poisonifère ? le plus méchant ? :P)
TOP FIVE DES GROS AGGRESSIFS
1. Carcharodon carcharias, le Grand requin blanc !
2. Galeocerdo cuvier, mesdames et messieurs, le Requin Tigre
3. Carcharinus leucas, le Requin Bouledogue
4. Carcharias taurus, le Requin taureau
5. Carcarhinus limbatus, le requin à pointes noires

Bon, après, si on veut celui qui fait le plus de mort, le Requin bleu entre dans le classement, le Requin taureau en sort, ça se joue à une chtouille...et la 5ème place est à égalité entre plein d'espèces....:).

3. Un peu de nourrissage
Le shark feeding, ou nourrissage de requins, est une pratique courante dans certaines régions...il faut noter que cette pratique excite les requins (en plus d'autres conséquences néfastes envers leur comportement et les écosystèmes) , et dans certaines études comme en autralie jusqu'à 13% de morsures sont faites lors de feeding.

4. Quelques conseils de préventions
Diverses techniques de prévention collective, comme des filets ou des surveillance sont mises en place ; des techniques de défenses individuelles existent aussi ; mais il me semble intéressants de se concentrer sur 10 conseils pratiques de prévention d'attaques individuels.
- Eviter d'être dans l'eau la nuit, à l'aube ou au crepuscule, quand les requins sont plus actifs (et nous moins awares)..certaines études montre une prédominances d'attaques en fin d'après-midi à la Réunion, par exemple.
- Eviter les eaux troubles et sales, où certains se plaisent particulièrement
- Eviter de se baigner après de fortes pluies ou un cyclone, car les eaux côtières changent et l'on y voit plus d'espèces pélagiques.
- Eviter la mise à l'eau  quand on a des plaies, ou des menstruations
- Eviter de s'aventurer seul et au large, car l'effet "isolé du groupe" intéresse les requins
- Eviter les objets scintillants, et les vêtements aux teintes claires ou contrastées, qui peuvent attirer ou exciter
- Eviter les endroits connus pour être des "coins à requins", s'il le sont, c'est qu'il y a une raison.
- Eviter de garder des captures à la ceinture si vous faites de la pêche sous-marine
- Eviter de plonger seul, ne jamais tourner le dos à un requin, et garder son calme
- Eviter d'être en confiance autour de troupeaux de mammifères marins ; ce sont souvent des proies à requins, ou alors, ils mangent les mêmes proies donc ne sont pas loin non plus...

C'est tout pour aujourd'hui...


30/03/2011
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