LVEV - Le Blog de la Vie en Vert

Bon autant dire la vérité tout de suite : en ces temps de neige, j'ai cherché à faire une belle photo de grues cendrées, mais avec le manque de lumière, et le fait que je ne les ai pas trouvées, je n'ai pu avoir que ceci :

Bref, "Dortoir de cormorans dans la brume"...

Autant le dire aussi, ces "Observations au Jardin" sont des observations faites le long du chemin qui part de la maison, entre deux autres maisons, ou dans le jardin. Bref, au village, quoi. C'est pourquoi je n'ai pas vraiment eu le coeur de les appeler "Observations en Brenne".

Disons-le enfin tout net : cet article est basé sur mes lectures, et mes connaissances en anatomie...il peut donc y avoir des inexactitudes, malgré tout le soin que j'essaie d'y apporter. Ceci étant, à l'exception du lapin et du chevreuil présumés, il s'agit d'animaux que j'ai pu observer faisant les traces, donc peu de risques d'erreur....

Un onguligrade : le Chevreuil

Bel exemple de trace d'animal marchant sur ses onglons...Pour déterminer l'espèce, la taille et la forme sont déterminants ; chèvres et moutons, par exemple ont des onglons plus fins, et le chevreuil est le plus petit des ruminants sauvages de la région (pas de chamois ou autre !).

Des digitigrades...

Le Lapin

Les Lagomorphes (Lièvres et autres lapins) ont une trace bien particulière, reconnaissable entre mille. Ils posent leurs deux antérieurs de manière décalée, puis "entourent" la deuxième marque de celle de leurs postérieurs, afin de relancer le bond suivant. Nous avons ainsi sur cette photonun lapin qui part vers la gauche (et vers le bas). Pour distinguer la trace du garenne de celle d'un lièvre, la taille est discriminante. La trace ici est largement recouverte par une boîte d'allumettes, c'est donc un lapin.

Le Chien

Une belle trace de patte de chien, sur laquelle on peut voir distinctement non seulement le coussinet plantaire, mais également les coussinets digités, et enfin surtout, plus profondes, les traces des griffes de chaque doigt. Nous avons donc une belle trace de canidé. Mais n'est-ce pas une trace de renard ? Regardons donc cette image légèrement retouchée :

En tirant un trait passant globalement par les bouts des doigts II et IV, on note que ce trait passe à travers les coussinets des deux autres doigts...c'est le cas chez le chien. Au contraire, chez le renard, les deux coussinets axiaux se situent en avant de cette même ligne.

Mais alors, et la différence avec le loup ? Outre le fait qu'il n'y a plus de loups en Berry depuis plus d'un demi-siècle, la trace du loup comporte deux différences avec celle du chien : d'une part, les marques des coussinets sont un peu plus allongées et un peu plus espacées entre elles, d'autre part l'empreinte des griffes est plus profonde. En théorie. Après, je ne vous promets pas de pouvoir faire la différence rien qu'avec la théorie....

Le Chat

Le chat, comme l'immense majorité des félidés, possède des griffes rétractiles. Elles ne marquent donc pas, ou en tous cas moins que celles des coussinets (comparer avec celles du chien au-dessus). Elle s'inscrit approximativement dans un cercle.

La taille permet de distinguer les traces du chat domestique de celles du chat sauvage, qui sont bien plus grandes.

Un oiseau

Ici, un moineau domestique. Nous avons en fait une empreinte assez typique de passériforme...au reste, disons que les empreintes d'oiseaux sont assez multiples, et que chez les oiseaux coureurs, comme le faisan ou la perdrix, le premier doigt (le "manche du trident") est beaucoup plus court....

En espérant vous avoir intéressé...