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07/01/2010
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Zoos et protection animale : des vérités qui dérangent….tout le monde

(Repost d'un article de 2017)

L’émergence progressive des mouvements désormais qualifiés d’« animalistes » ces quarante dernières années a abouti à une sévère remise en question des parcs zoologiques. De lieux de détente et d’émerveillement, ils sont devenus aux yeux du grand public soit des lieux de détention dignes de l’Holocauste, soit, grâce à de nombreux efforts de communication, des lieux de savoir et de protection de la Nature. Il est plus que malheureux que seules ces visions manichéennes s’imposent au travers du regard de quelques illuminés de tous bords. La réalité est, heureusement comme malheureusement, bien plus complexe que cela.

 

Une communication bien huilée

 

Mais les zoos n’ont absolument pas attendu les grands mouvements animalistes fédérés par internet pour se remettre en cause, que ce soit en termes de pratiques, mais surtout d’image. Ils ont commencé par changer de nom : Bioparc, Zooparc, Réserve, Planète, Vallée, Ile, Ferme sont leurs nouveaux noms, quelquefois encore Parc Zoologique mais c’est devenu de plus en plus rare. En effet, ils ont vite compris que le terme de « Zoo » devenait graduellement de plus en plus associé à un pauvre éléphant tout triste dans une grande cage vide. Les progrès de l’éthologie (science du comportement) de captivité aidant, les enclos se sont d’abord enrichis (c’est-à-dire qu’on a placé de plus en plus d’objets ou de décors avec lesquels les animaux pouvaient interagir), puis, rien ne remplaçant un enclos confortable, agrandis, sans bien évidemment atteindre des proportions faramineuses : il faut que le visiteur puisse regarder ou à tout le moins apercevoir les animaux ! Or, si un éléphant parcourt en moyenne 25 à 70 kilomètres par jour, on se doute qu’un enclos, même de dix ou vingt hectares, va rapidement être limitatif ! Et finalement, la communication des zoos s’est rapidement axée sur la protection de ces mêmes animaux détenus captifs.

 

La Recherche : une manne épuisée

 

Le premier argument qui fut développé dès les années 60/70 (et encore en cours notamment dans les parcs marins) fut celui de la Recherche : il était important d’étudier les animaux en captivité afin de mieux pouvoir les protéger dans le milieu naturel. Malheureusement, cet argument finit asse vite par s’épuiser de lui-même : une fois connus les paramètres importants, comme l’anatomie, la physiologie, les données biologiques comme les paramètres sanguins ou les modes de reproduction, les médicaments bien tolérés par telle ou telle espèce, la manne s’épuise : la plupart des observations faites en captivités ne s’appliquent, en fait, qu’à la captivité. Alors, oui, il existera toujours des questions auxquelles on pourra répondre grâce à la captivité : le mode de pensée, la réponse à tel ou tel stimulus maitrisé, etc…cependant, eh bien, la médecine consiste essentiellement à traiter les problèmes rencontrés en captivité (plaies, parasites, maladies, stress), et quelquefois même causés par la captivité : mélanges d’espèces, blessures aux enclos, nutrition inadaptées, problèmes d’adaptation, et ainsi de suite. Même en termes de comportement, beaucoup d’études éthologiques mettent plus en évidence des comportements (et leurs problèmes) liés à la captivité que des comportements forcément présents durant une vie « sauvage » également. D’ailleurs, la « recherche fondamentale animale » intéresse peu les zoos, puisqu’elle ne leur est pas utile, et en France, seuls les sites du Muséum National d’Histoire Naturelle (dont les parcs et aquariums sont : le Marinarium de Concarneau, La Réserve de la Haute-Touche à Obterre(36), la Ménagerie du jardin des Plantes, et les Parc Zoologique de Paris/Zoo de Vincennes) s’y adonnent de manière importante. Et finalement, c’est ce dont les zoos ont besoin : savoir comment continuer à maintenir en captivité des animaux en bonne santé le plus longtemps possible, mais la part de tout cela qui finit par aider les espèces sur le terrain, de majeure qu’elle fut aux premières années de la médecine vétérinaire de brousse et des études biologiques des espèces, est devenue minimale.

 

Le paravent de la conservation…

 

Les grands zoos se sont alors tournés vers un argument apparemment imparable, et c’est celui qui prévaut aujourd’hui : la conservation. Et la conservation en zoo s’appuie(rait) sur deux pieds : le financement d’actions de terrain, et la conservation génétique, voire la réintroduction d’individus dans la nature. Mais ces deux arguments se sont avérés finalement assez faibles, à commencer par le financement d’actions de terrain. La logique étant que si vous donnez une certaine somme pour entrer dans un parc, ledit parc reverse une partie de cette somme à des programmes de terrain. C’est ce qu’on appelle du « greenwashing », se faire une bonne conscience écologique tout en n’étant en fait pas si vert que ça. Sans entrer dans les chiffres, souvent dérisoires et parfois douteux, il est bien évident que si on paye son entrée dans un parc zoologique, cette entrée paye d’abord les frais de fonctionnement du parc : employés, nourriture des animaux, matériels, soins vétérinaires, etc…puis, évidemment, une partie part en taxes diverses, puis le reste en réinjection et investissements : nouveaux enclos, rénovation, nouvelles espèces (parce que si le parc ne change pas, les visiteurs ne reviennent pas)…quelle part revient aux actions de terrains ? On parle généralement de quelques dixièmes de %, voire moins. Autrement dit, sur une entrée à 50€, peut-être 5 cents ? Ceux qui ont une connaissance plus approfondie des parcs zoologiques savent que désormais, certains ont donné naissance à des Fondations dédiées exclusivement à ce genre d’action. Là encore, le greenwashing suprême est en marche. Ces fondations, parfois d’ailleurs de véritables usines à gaz, annoncent de nombreux programmes terrains, mais aussi des études génétiques, de pathologies, de comportement, etc…Elles servent en réalité dans une grande partie à financer ces fameux « programmes de recherche » dont nous avons parlé plus haut, qui étudient l’animal en parc, visant à améliorer les conditions de vie et de santé de l’animal….en captivité. Nous parlerons de la réintroduction plus loin. Plus encore, ces fondations/associations comprennent un certain nombre de salariés pour la collecte et la répartition des fonds, un budget presse et communications…là encore, beaucoup de pertes. Il est difficile d’estimer, là encore, la part arrivant réellement sur des activités de terrain. Une ONG allemande estimait en 2012 qu’elle s’élevait à environ 23%, mais il ne faut pas oublier que ces chiffres ne sont pas tenus publics, au contraire, qu’il faut les démêler des fameuses activités de recherches, que certaines des activités de terrain sont alloués à des programmes de réintroduction dont nous allons voir que l’utilité et le rendement en termes de bénéfices pour les espèces ne sont en général pas particulièrement intéressants, mais également que beaucoup de programmes ne sont pas menés à terme. La WAZA (World Association of Zoos and Aquariums) déplorait encore récemment que de nombreux programmes affichés dans des zoos comme financés ou « en partenariat avec » ne dépassaient guère le stade de la levée de fonds, ou de l’évaluation de faisabilité. Pire encore, dans ceux qui démarrent effectivement, certains ne dépassent pas la première année. Quand on ajoute à cela que des ONG locales ont pu déplorer à grands cris que leurs noms soient étalés en grand sur des affichettes dans les zoos en contrepartie de dons de quelques milliers d’euros, quand on sait que certains ont été épinglés pour avoir laissé des affichettes jusqu’à quinze ans après la fermeture du programme en question, on comprend mieux que dans certains zoos français, beaucoup de ménage ait été fait dans ces deux dernières années concernant leurs prétentions de financement de conservation. Autant alors dans ces conditions donner DIRECTEMENT aux acteurs concernés, ou, à la rigueur, aux grandes ONG dont c’est le métier de participer à ces programmes. Attention, il n’entre pas dans l’intention de l’auteur de ces lignes de prétendre que cette « perte de charge » soit due à la rapacité des zoos : en effet, si pour la plupart, on connait les chiffres d’affaires, voire les bénéfices (souvent réinjectés par la suite dans des investissements), il est absolument impossible d’avoir accès aux données financières des propriétaires de zoos privés. Et c’est bien normal. Dès lors, seul le train de vie permet de différencier celui qui se verse un honnête salaire pour sa peine de celui qui profite de l’énorme budget pour vivre comme un pacha aux frais de la princesse, tout en se parant de son titre. Mais impossible au profane d’en juger…

 

…et le mirage de la réintroduction.

 

C’est alors qu’intervient l’argument imparable, celui qui (dans l’esprit des experts en communication) justifie l’existence même de la captivité des animaux sauvages : la conservation du patrimoine génétique, en général en vue de réintroduction. Malheureusement, nous allons vite voir qu’il n’en est rien, ou pas grand’chose. Sur le papier, c’est effectivement une excellente idée : avoir des spécimens captifs qui se reproduiront et donneront naissance à des animaux qui iront repeupler les divers biotopes désertés de leurs habitants ; cependant dans la pratique la réalité est tout autre : ces programmes de réintroduction sont souvent inexistants, parfois inutiles, fréquemment inefficaces. Expliquons-nous. La première critique que l’on peut lancer sur ce genre de programmes, c’est que la plupart des espèces en danger critique d’extinction sont peu présentes dans les zoos, et partant, que la majorité des espèces présentes en zoos ne font pas l’objet de programmes de réintroduction. Et de fait : très souvent, les animaux rares ne sont pas faciles à maintenir en captivité, difficile à trouver, à reproduire ou très peu vendeurs. Par exemple, les amphibiens retrouvés en zoos sont rarement les espèces les plus menacées, souvent des rainettes ternes et se ressemblant toutes ; elles sont délaissées au profit de belles dendrobates colorées dont le statut est en « préoccupation mineure » - qui se retrouveront dans tous les zoos car elles fascinent le public.

Dendrobate.jpg

Dendrobates Tinctorius, var."azureus"

 

Dans un registre différent, les loutres seront presque toujours des loutres asiatiques, les manchots presque toujours des manchots de Humboldt.

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Manchots de Humboldt

 

Ces espèces ne sont alors pas choisies pour leur classement de vulnérabilité, ou en vue de programme de réintroduction, mais simplement parce qu’elles supportent à peu près n’importe quelles conditions de captivité, et se reproduisent bien. Au point d’être parfois présentes en trop grand nombre… Une étude menée par les détracteurs des zoos, Endcap, mais jamais contredite à ce jour, a calculé que seules 25% des espèces présentes dans 25 grands zoos européens faisaient partie intégrante d’un programme de réintroduction ; et que 16% des espèces détenues faisaient l’objet d’EEP.

 

Le faux argument des EEP

 

Les EEP sont des Programmes Européens d’Elevage d’Espèces en Danger, ce qui fait qu’ils sont parfois mis en avant comme des programmes conduisant à une réintroduction d’espèces rares. Il n’en est rien. Les EEP (et l’EAZA – Association Européenne des Zoos et Aquariums – n’a JAMAIS prétendu autre chose, si, si, n’hésitez pas à visiter leur page web) ont en fait pour but de gérer au mieux les populations captives pour éviter la consanguinité. Il s’agit donc de vérifier quel animal se reproduit avec qui, et d’organiser les échanges entre zoos afin d’éviter au maximum les effets délétères de la consanguinité, qui a tendance à produire des animaux moins viables, plus souvent malades. La réintroduction n’est qu’une possibilité secondaire de ces programmes qui, encore une fois, servent d’abord à pérenniser les populations captives. Les gens qui les gèrent savent d’ailleurs pertinemment qu’il ne s’agit pas de maintenir une « génétique sauvage », puisqu’il leur est impossible de lutter contre la dérive génétique (le fait qu’un groupe isolé a tendance à s’éloigner génétiquement de sa population d’origine par le simple fait du hasard – attention toutefois, certains groupes opposés aux zoos prétendent parfois que la dérive génétique empêche la réintroduction, ce qui est complètement faux). Il ne s’agit donc absolument pas de conserver le patrimoine génétique sauvage, mais bien de ne pas avoir des individus qui se dégradent en captivité. Il est à noter que ce système engendre parfois des problèmes : quand des animaux qui ne sont pas censés se reproduire ensemble le font quand même (par manque de précaution ou de compliance de la part d’un zoo), on aboutit soit justement à une perte de viabilité génétique avec des individus consanguins, soit…à des euthanasies ; la première option étant dommageable pour les populations captives, la seconde…pour les individus concernés. Bref, les EEP sont clairement une bonne chose pour la réintroduction, mais ils ne sont absolument pas liés aux programmes de réintroduction. Or, des programmes, il y en a.

 

Des succès inutiles…

 

Et des programmes qui sont des succès, en plus. En général, les succès concernent des espèces proches d’espèces domestiques, comme le cheval de Przewalski, le Bison d’Europe, les Oies Nénés d’Hawai : des espèces peu farouches, élevables facilement. Mais ce ne serait pas faire justice que de ne pas mentionner l’oryx d’Arabie ou le Cerf du père David. Oui, il y a des réintroductions qui ont du succès. Trop de succès, même. En lisant ces mots, beaucoup se demanderont comme un programme peut avoir « trop de succès ». Trop d’animaux ? Non. Mais un succès qui induit des dérives importantes. Le Bison d’Europe est un excellent exemple.

Bisons.jpg

Bisons d'Europe

 


Lorsque l’on s’est rendu compte que le Bison d’Europe allait disparaître, il ne restait que 54 individus en zoos. Seulement 12 d’entre eux se sont reproduits avec succès. Dès les années 50, la Pologne a commencé à réintroduire. Il a été assez facile de se rendre compte que le bison a 3 avantages majeurs : il se reproduit sans gros effort de la part du zoo, il est suffisamment placide et adaptable pour qu’un relâcher soit viable, il ne coûte rien au zoo ; au final, on a un bel article dans le journal pour pas cher. Résultat : plus de 900 vrais bisons d’Europe ont été relâchés depuis les années 50, par groupes de 6 ou 8 le plus souvent ; la population sauvage se rapproche désormais de 2000 individus. Et l’on parle de « vrais » bisons d’Europe car cela n’inclus que ceux issus uniquement des 12 reproducteurs initiaux ; parce que, ce dont il faut avoir conscience, c’est que le débat agite fortement le milieu de la réintroduction : faut-il n’utiliser que des bisons d’Europe « purs », très largement consanguins, ou faut-il utiliser des bisons américains pour renforcer la génétique et éviter les problèmes liés à la consanguinité ? Partisans de l’hybridation avec le bison américain, ou simplement partisans du moindre effort, certains zoos ont relâché également des bisons « moins purs », et l’on estime la population d’hybrides en liberté en Europe à près de 5000 animaux. Bref, faire de la réintroduction de certaines espèces est surtout un moyen rapide et peu cher de s’acheter une bonne image avec un programme qui réussit. Mais la réussite n’est pas toujours au rendez-vous.

 

….des échecs cuisants….

 

 Toutes les réintroductions ne connaissent pas le succès. Nous ne parlons pas ici des tous premiers essais faits il y a une quarantaine d’années, non, nous parlons de ceux des années récentes pour lesquelles des résultats sont disponibles. De nombreuses espèces sont extrêmement compliquées à réintroduire. Dans d’autres cas, le suivi n’est pas fait. Or, on sait que parfois la mortalité est catastrophique : le programme du Tamarin Lion doré affiche 70% de pertes dès la première année, car ces petits primates, lorsqu’ils sont élevés en captivité, sont complètement désorientés une fois relâchés. Sur les 30% restant, certains ont disparu la deuxième année, et la majorité semble ne pas pouvoir se reproduire. Et ce problème d’adaptation est majeur : chez les Squamates (lézards et serpents), par exemple, la réintroduction d’animaux élevés hors zone s’est avérée catastrophique : le taux de réussite est de 0% quelle que soit l’espèce, à la connaissance de l’auteur de ces lignes.
Par contre, deux méthodes de réintroduction ont parfaitement fait leurs preuves, avec une réussite plus que satisfaisante : d’une part, la translocation (qui consiste à prendre des individus sauvages et à les déplacer pour qu’ils aillent repeupler une autre région), et d’autre part, l’élevage sur place et dans leurs conditions d’habitat. Autrement dit : n’utiliser que des spécimens d’animaux de la région, nés localement et élevés localement. Ce qui, dans la plupart des zoos, veut dire presque aucune espèce. Ces deux méthodes, il faut bien le comprendre, constituent aussi les meilleures méthodes de réintroduction d’animaux sauvages même pour des espèces plus « faciles ». On peut citer par exemple le lion d’Asie, pour lequel la méthode de choix est désormais d’élever sur place dans un sanctuaire, puis d’agrandir les zones protégées en fonction de la population grandissante, en Inde ; quitte à déplacer quelques villages. La Panthère de Perse (dont un programme est en cours, on attend des données de résultats), sous-espèce de Léopard, semble montrer une meilleure fécondité à Sotchi, près de son milieu naturel, qu’en Europe Occidentale : il est en fait probable que le fait de quitter son biotope inhibe quelque peu les capacités reproductives des femelles, peut-être aussi des mâles, même chez les mammifères. Un exemple malheureux est le Rhinocéros Blanc du Nord : il ne restait que 3 individus sauvages ; 4 individus furent réintroduits à partir de zoos en 2009, et ce fut un échec cuisant : un mourut dès le départ, deux femelles sont vivantes mais ne montrent plus aucun signe d’activité hormonale, le dernier est mort en octobre 2014. En fait ce qui se passe, d’après Lars Versteege, le Président du Comité Consultatif de l’EAZA sur le Rhino, c’est « que la reproduction du rhinocéros blanc en Europe dépendait de l’importation des animaux sauvages mais parmi ces rhinocéros blancs nés sauvages, plus ils restaient en captivité moins ils réussissaient à se reproduire. » Bref. La captivité inhibe leur reproduction, et aux dernières nouvelles, aucune des femelles relâchées ne montre d’activité hormonale propice à la reproduction. On croise les doigts, mais il semble que si les animaux avaient pu naitre, grandir sur place, la probabilité serait encore meilleure. Les programmes européens de réintroductions de Lynx, d’Ours, de Chamois, etc… fonctionnent ainsi sur la translocation de spécimens sauvages ou l’élevage dans la région à repeupler. C’est pour cela que certaines assertions et certains programmes, pourtant effectivement financés et très exposés, semblent parfois curieux.

 

…des « programmes » très lucratifs…

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Panda Géant

 

L’un de ces programmes dont l’utilité est plus que discutable, le plus emblématique, et qui servira d’exemple, est celui du Panda Géant. A la fois emblématique, mignon, en danger et endémique d’une seule région du globe, il attire fonds, entrées pour les parcs, publicités, notoriété, inquiétudes… Dès lors, les quelques parcs qui obtiennent des Pandas Géants font un battage énorme autour de leur programme de reproduction, de la réintroduction, de leur action positive, et éventuellement de l’insémination artificielle souvent utilisée puisque l’espèce ne se reproduirait pas naturellement. Mais le bénéfice réel pour l’espèce des activités de ces zoos, non seulement reste à démontrer, mais encore est plus que douteux. D’abord, il faut noter que la réintroduction de pandas nés en captivité a commencé par un échec cuisant en 2006 (l’animal est retrouvé mort moins d’un an après), qui a abouti à un questionnement permanent des méthodes de réintroduction, avec des animaux élevés en semi-liberté, testés pour leur entrée dans le programme, et une sélection drastique qui n’a commencé à aboutir qu’en 2012. A ce jour, au total seuls 5 animaux nés en captivité ont été réintroduits en milieu naturel, 3 sont encore en vie. Il faut ici bien préciser les choses : les animaux réintroduits sont tout d’abord nés de parents sauvages (les autres sont souvent inaptes, ou parfois décédés lorsqu’ils sont passés en semi-liberté), mais également L’un de ces programmes dont l’utilité est plus que discutable, le plus emblématique, et qui servira d’exemple, est celui du Panda Géant. A la fois emblématique, mignon, en danger et endémique d’une seule région du globe, il attire fonds, entrées pour les parcs, publicités, notoriété, inquiétudes… Dès lors, les quelques parcs qui obtiennent des Pandas Géants font un battage énorme autour de leur programme de reproduction, de la réintroduction, de leur action positive, et éventuellement de l’insémination artificielle souvent utilisée puisque l’espèce ne se reproduirait pas naturellement. Mais le bénéfice réel pour l’espèce des activités de ces zoos, non seulement reste à démontrer, mais encore est plus que douteux. D’abord, il faut noter que la réintroduction de pandas nés en captivité a commencé par un échec cuisant en 2006 (l’animal est retrouvé mort moins d’un an après), qui a abouti à un questionnement permanent des méthodes de réintroduction, avec des animaux élevés en semi-liberté, testés pour leur entrée dans le programme, et une sélection drastique qui n’a commencé à aboutir qu’en 2012. A ce jour, au total seuls 5 animaux nés en captivité ont été réintroduits en milieu naturel, 3 sont encore en vie. Il faut ici bien préciser les choses : les animaux réintroduits sont tout d’abord nés de parents sauvages (les autres sont souvent inaptes, ou parfois décédés lorsqu’ils sont passés en semi-liberté), mais également nés et élevés en Chine. Les autorités chinoises ont été très claires sur ce point, et le National Geographic n°203 de cet été (qui consacre un très bon article sur le sujet) s’en est fait l’écho ! Dès lors, les animaux issus des reproductions dans les zoos européens ou américains sont clairement disqualifiés, ainsi que leur descendance ! On peut tout de même imaginer un futur où le programme impliquera des animaux issus de parents nés en captivité, si les techniques s’améliorent, mais dès lors, il faut s’interroger sur l’utilité du programme dans son ensemble. Pour bien comprendre cette interrogation, il faut se rendre compte que dès 2011, le programme comptait plus de 300 pandas nés en captivité, et les scientifiques des bases chinoises tiraient la sonnette d’alarme sur cette pléthore d’individus dont la majorité ne constituaient pas des bons candidats pour la réintroduction, et seraient toute leur vie des captifs – le reste étant, selon les plans, introduit au rythme maximum d’un panda par an (et on peut souligner que c’est vers cette date que de nombreux zoos ont vu les tractations pour acquérir leur propre couple s’engager). Au jour d’aujourd’hui, nous en sommes à plus de 350 pandas nés en captivité sur le seul sol de la Chine. Quel intérêt alors représentent pour l’espèce les quelques nouveau-nés conçus à grand renfort de publicité et de moyens sur les sols français, belges ou américains ? Appartenant à la Chine, ils iront grossir les rangs de ces pandas qui n’avancent pas à grand-chose, le seul intérêt à leur naissance étant celui de la publicité et de l’ego du zoo qui les aura « produits ».

Panneau.jpg

 

On peut également souligner l’ironie des moyens de suivi reproductif et d’insémination artificielle sous anesthésie mis en œuvre dans la plupart des zoos occidentaux, quand au zoo de Schönbrunn, près de Vienne, une femelle relativement placide (et, accessoirement, dont l’enclos l’isole bien du public), conçoit sans la moindre « aide technique extérieure » un petit tous les trois ans (et même des jumeaux en 2016). Notons ici que l’immense majorité du personnel de ces zoos est intimement persuadé de participer de manière cruciale à la sauvegarde de l’espèce. Mais en fait, qu’en est-il de l’espèce ? Justement, en date du 11 Avril 2016, son statut sur la Liste Rouge de l’IUCN est passé de « en danger » (le deuxième niveau après « en danger critique ») à « vulnérable » (le troisième). Autrement dit, le statut de l’espèce s’améliore. Il s’améliore même tellement que selon les estimations les plus optimistes, la population de pandas sauvages a gagné 16,8% entre 2003 et 2013 (la population aurait même plus que doublé par rapport aux années 80). Même si le chiffre exact est contesté, et qu’on peut s’attendre à ce qu’il soit légèrement plus faible, tous les spécialistes s’accordent sur la bonne santé de la population de pandas sauvages ; ceci serait dû essentiellement à la politique de protection intensive du gouvernement chinois, qui en plus de protéger l’animal, protège son habitat en ayant créé 27 nouvelles réserves naturelles sur le même laps de temps. Dès lors, quelle est l’utilité des programmes dans les zoos ? Nulle, sauf, bien sûr, si l’on ne parle plus de l’espèce mais du zoo lui-même. En France, par exemple, si l’on en croit wikipedia, à partir de l’arrivée de ces animaux, le zoo concerné voit son nombre de visiteurs annuels passer d’environ 600.000 à 1.000.000, durablement. C’est donc une rentrée d’argent sûre, sans compter même les produits dérivés « pandas » qui sont parmi les plus appréciés du public. Certes, certaines mauvaises langues argueront que le « prêt » des pandas par la Chine n’est pas gratuit, puisqu’officiellement la Chine fait payer 800000$ par an et par tête ce « prêt », mais toujours officiellement, aucun zoo n’admet payer cette somme. Il s’agit toujours de prêt. Officiellement. Mais, s’il existe des programmes de réintroduction discutables, il existe aussi des animaux que l’on peut rencontrer en zoo et qui sont de facto exclus de toute réintroduction, et pour lesquels le bon vieil argument de la réintroduction ne peut absolument pas jouer.

 

…et des animaux à ne pas reproduire, ou ne pas réintroduire

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Raton-Laveur

 

En effet, certains animaux sont parfois reproduits dans des zoos qui ne seront jamais relâchés, ou même qui n’auraient jamais dû être conçus. Dans la première catégorie, on trouve toutes sortes d’animaux porteurs de germes dangereux (tuberculose chez les Oryx, les Elephants, paratuberculose, arenavirus des Tamarins, etc…), comme des animaux inaptes comportementalement à la réintroduction, etc… Mais on peut également citer les animaux pour lesquels aucun programme de réintroduction n’est même envisagé, parce que l’espèce n’en a pas besoin, et qu’on laisse reproduire à tout va dans certains zoos, parce que ça fait des jolis bébés pour les visiteurs….au point qu’une surpopulation est vite atteinte et que les bébés « disparaissent mystérieusement » des enclos, après plusieurs mois où le zoo en question a essayé sans succès de les replacer…parmi ceux-ci, par exemple, le raton laveur faisait office de leader – mais depuis peu l’EAZA recommande de ne plus laisser reproduire les espèces classées nuisibles : nous verrons comment certains zoos réagiront à ces directives. La deuxième catégorie est la plus honteuse : des animaux dont les modifications ou le potentiel génétique ne leur permettent pas d’être réintroduits. Il s’agit en général d’animaux tellement consanguins que leur santé est atteinte par des tares, ou que leur reproduction induira une augmentation de la présence de ces tares chez les individus sauvages.
Petite parenthèse ici : je ne développerais pas plus avant le calcul, qui implique quelques connaissances en génétiques, mais disons simplement à titre d’exemple que si dans une population d’animaux une tare récessive (c’est-à-dire que pour être malade il faut recevoir des gènes « tarés » de ses deux parents porteurs sains) est présente à raison d’un animal malade sur 1.000.000, si l’on croise ensemble deux individus ayant les mêmes parents, il y aura soudain une chance sur 4000 pour que leur descendance soit atteinte, et bien plus pour qu’elle soit porteuse. Et il faut réitérer le calcul pour toutes les tares potentielles chez un seul individu, y compris celles qui induisent une mortalité in utero. C’est pour cela que la consanguinité doit être évitée à tout prix (d’où le véritable intérêt des EEP). Malheureusement, que ce soit par négligence, par bêtise ou par intérêt, beaucoup d’individus en zoos sont trop consanguins. Et les exemples extrêmes en sont (comme toujours) les animaux qui « rapportent ». Autrement dit, ceux qui sont rares et différents. Par exemple, il arrive (hasard de la génétique) que des individus soient incapables de produire les pigments nécessaire à la coloration : ce sont des albinos. Ceci se produit assez « souvent » (comparativement à d’autres accidents génétiques non viables) en milieu naturel. Mais pour certains zoos, cela tourne au business. Par exemple, depuis quelques années, la mode est à l’alligator albinos.

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Alligator albinos

 

En effet, un « fermier américain », ayant eu un spécimen albinos, l’a fait reproduire avec sa propre descendance afin d’en avoir d’autres, et les a revendus à prix d’or à de nombreux parcs à travers le monde. Et il n’est désormais plus le seul ; le problème étant que bien sûr, pour en avoir d’autres, il faut désormais croiser entre eux des descendants d’alligator albinos, tous apparentés. Plus emblématique encore, le fameux « tigre blanc », parfois appelé tigre royal : il ne s’agit absolument pas d’une espèce de Tigre, ni d’une sous-espèce de tigre (il est parfois affirmé qu’il s’agirait d’un hybride entre deux sous-espèces : le Bengale et le Sibérien, mais je ne suis pas assez au courant pour l’affirmer), ni d’une « race », ni d’une particularité lié à une zone géographique ! Il s’agit bien d’une particularité génétique accidentelle, qui arrive environ chez 1 tigre sur 10.000 dans le milieu naturel. Mais en zoo, l’attrait pour ces animaux a conduit à de la reproduction consanguine, ce qui fait que ces animaux sont porteurs de tares dont la liste exacte n’est pas connue, les zoos étant peu coopératifs à ce sujets, mais dont on peu déjà dire que certaines sont bien établies : déformations faciales (« Kenny » est un tigre blanc connu pour avoir attiré l’attention des médias sur ce problème par ses déformations extrêmes), strabisme (associé à des problèmes de vision assez nets), fentes palatines, photophobies, scolioses, mortalité pré- et périnatale (la reproduction d’un tigre blanc avec un tigre roux porteur du gène blanc devrait donner environ 1/4 de la portée en tigres blancs – or les faits donnent 1/8 ou moins, ce qui indique une mortalité embryonnaire ou fœtale ; et parmi les tigres blancs, il y a, selon les sources, entre 60 et 80% de mortalité périnatale, c’est-à-dire une mortalité en fin de gestation ou juste après la naissance beaucoup trop importante), des pieds bots…certains chercheurs suspectent fortement une immunodéficience, mais elle n’est à ma connaissance pas clairement établie, et c’est logique, car elle n’est pas facilement quantifiable.

Tigre.jpg

Tigre leucistique, dit Tigre blanc

 


Beaucoup plus perverse, la situation des « lions blancs ». Les lions blancs ne constituent pas non plus une espèce ou une sous-espèce, mais un accident génétique également. Cependant, à l’inverse des tigres blancs, cet « accident » est plus fréquent chez certaines populations de lions d’Afrique du Sud, ce qui a conduit certains à prétendre qu’il s’agissait d’une « race » de lions à part, ce qui est totalement faux. Hélas, le problème est finalement le même que pour les tigres blancs : ces individus sont croisés et recroisés entre eux, ce qui fait que la population en parcs zoologiques n’est pas apte à être relâchée, même si au vu de la fréquence de cette mutation à l’état sauvage, ils sont moins consanguins que les tigres blancs. Toutes ces problématiques, tous ces exemples, montrent que la réintroduction n’est pas un but possible et raisonnable pour les animaux captifs dans les zoos, ce qui est connu depuis les années 90 par les zoos eux-mêmes, et l’ancien président de l’AZA jusqu’en 2005, Michael Hutchins, l’avait lui-même exprimé à l’époque, ce qui avait fait grand bruit. Donc, nous l’avons dit, en termes de bénéfice pour les espèces, la recherche : proche de 0 effet depuis longtemps, la conservation : pas plus que si vous donnez de l’argent à une compagnie pétrolière qui fait du mécénat, la réintroduction : proche de 0, et avec plus de pertes que les programmes in-situ ! A ce point du discours, on peut clairement se demander si les zoos présentent un quelconque avantage pour les espèces qui y sont présentées. Et pourtant, il reste une utilité importante aux zoos.

 

A la fois sous-estimé et surévalué : le contact avec la réalité.

 

La pédagogie est la grande fonction restante aux zoos, et, on l’a vue, elle est pratiquement seule. En fait, une simple journée dans l’un d’entre eux pour se rendre compte que non seulement le public en général connait mal les animaux (en-dehors des plus emblématiques qu’il vient, en principe, voir) : non seulement beaucoup d’espèces lui sont totalement inconnues, mais celle qui le sont le sont généralement mal : aire de répartition, biologie, menaces… Par contre, une fois mis face aux individus eux-mêmes, l’intérêt croit (et généralement en raison inverse de l’âge du moins au début), et l’on peut voir des dizaines de personnes groupées autour d’un animateur (pas toujours très exact, il faut le dire), qui explique quelques données sur telle espèce – et expliquant généralement de quelle manière sont traités les pensionnaires. La pédagogie (et la manière dont elle est abordée) devient alors un élément crucial de la visite au zoo, et, même si certains discours deviennent dithyrambiques à l’égard du zoo, de son fondateur, ou de son personnel plutôt que de parler des animaux eux-mêmes, il faut reconnaître que cela a un effet plutôt positif, du moins sur l’attention que les visiteurs accordent aux espèces moins « phares ». Mais, en-dehors des animations, il faut également être honnête et admettre qu’il en est probablement (c’est ce qu’affirment les associations de zoos, mais c’est certainement vrai) des visites comme de toutes les activités humaines : elles créent une sensibilisation, parfois passagère (il est probable que l’argent par les zoos et leurs fondations, par exemple, même s’il y a une importante perte de fonctionnement, n’aurait pas été récolté en aussi grande quantité par une association in-situ, pourtant plus efficace en termes de financement de projets, par exemple), mais parfois plus durable : je me souviens d’une discussion sur un forum végétarien/vegan dans les années 2000, où près des deux tiers des présents avouaient avoir pris conscience de la condition animale, domestique ou non, en visitant une ménagerie, zoo ou cirque. Cependant le zoo peut aussi confronter de manière plus active que la simple animation le visiteur aux animaux par un autre procédé, très décriable et très décrié : le spectacle.

 

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Spectacles animaux, en bien et en mal

 

Pour se rendre compte de l’effet qu’un spectacle d’animaux peut avoir sur la perception du visiteur de ces mêmes animaux, il suffit de se trouver incidemment derrière une famille qui pousse des cris d’horreur en se rendant compte que l’oiseau qui se trouve dans une cage est un vautour, horrible charognard à l’air malveillant, puis de se trouver à quelques pas de cette même famille qui, le souffle coupé, assiste au vol majestueux de ce même oiseau au-dessus de sa tête. L’effet est garanti.

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Vautour fauve

 

D’autant que n’importe lequel d’entre nous, avouons-le, a rêvé de voler avec des rapaces ou de nager avec des mammifères marins… Et il est vrai que ni la télévision, quelle que soit sa définition, ni la visite des animaux en cage ou en enclos, ne peuvent dépeindre l’animal qui évolue dans son milieu, ni ne peuvent atteindre le public comme la proximité immédiate avec les animaux en spectacle. Et outre que si la pédagogie est bien orientée vers la conservation, le discours peut être intéressant, on peut parfois bénéficier de petits plus, comme une petite sensibilisation à l’écologie en général. On lit beaucoup de choses sur les spectacles et « l’avilissement » supposé des animaux impliqués, sans nécessairement qu’il y ait une réflexion réelle derrière. Oui, il s’agit d’animaux captifs ; oui, ils sont là pour épater la galerie. Cependant, il ne faut ni oublier la dimension pédagogique dont nous avons déjà parlé, ni oublier que les spectacles sont à la fois source d’exercice, et une lutte contre l’ennui pour les animaux : outre les spectacles eux-mêmes, cela les fait sortir, évoluer dans des environnements généralement plus spacieux que leurs enclos, y compris durant les répétitions et les phases de dressage.
Car, oui, il s’agit d’un dressage, n’en déplaise aux soigneurs eux-mêmes. Ce mot, ainsi que quelques autres associés, est victime d’une véritable omerta dans le milieu et il arrive que de véritables incidents se produisent s’il est employé. Il existe malheureusement une « sémantique obligatoire » dans le milieu du spectacle animal. Par exemple, il est rare, pour ne pas dire impossible, de voir un spectacle animal dans un zoo français sans entendre que les animaux le font « sur base du volontariat », ce qui est une expression plus qu’abusive : tous les tours sont renforcés à grands coups de récompense alimentaire, autrement dit de renforcement positif, et il s’agit bien là de conditionnement.

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La petite récompense....

 


Ironie des ironies : quand l’animateur parle de la complicité d’un animal et de son soigneur, et que ledit animal fait un bref câlin (OOOooooooh !) puis se précipite pour toucher sa récompense pour ce geste « spontané ». Mais, contrairement à ce qui est alors prétendu, non, un conditionnement n’est pas assimilable à un accord entre amis, ou à du volontariat : cela reste du dressage pur, à défaut d’être dur.

 

En guise de conclusion

 

Il n’est pas facile de faire une part honnête des choses, entre le rejet des zoos par refus de toute captivité animale, qui tient plus de la pseudo-rectitude morale irraisonnée (quand commence la captivité ? Un chien est-il captif dans un appartement ? Un jardin de 4m² ? de 200m² ?), et les écrans de fumée savamment construits par des services de communication dont le budget est parfois équivalent à celui alloué à d’autres services s’occupant du bien-être des animaux. L’argent récolté par les entrées, par les nuits en « Lodge » luxueux, part-il pour le bien-être des animaux, pour l’enrichissement personnel du propriétaire du zoo, ou bien sert-il à cette fuite en avant du « toujours plus » : toujours plus d’individus, toujours plus d’espèces, toujours plus de visiteurs ? De plus, il est désormais plus que difficile d’identifier avec certitude les structures : outre le nom qui change, certaines structures commencent par se monter comme des associations qui recueillent des animaux sauvages, avec le fondateur comme salarié, mais de plus en plus ces structures font visiter, pour obtenir plus de fonds, font reproduire (et quelquefois parce qu’elles n’ont pas les fonds nécessaires pour empêcher cette reproduction), font des échanges/ventes/achats avec des parcs zoologiques…Dès lors, qu’est-ce qui les différencie réellement de ces parcs ? A partir de quel salaire versé par une association ses membres tombent-ils dans l’exploitation de ces animaux qu’ils prétendent sauver ?
On n’a pas fini d’en discuter….

 

 

 

#activismeouimensongesnon


30/08/2022
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Organisations et sites webs mentionnés dans cette section...

Cet article restera en "tête de gondole" afin de recenser les organisations et sites webs d'utilité général cités dans la catégorie conservation...

Organisations

Union Internationale pour la Conservation de la Nature, qui est LA seule organisation à connaître si on en connaît qu'une...c'est la plus ancienne, la plus impartiale et la plus active. Elle publie notamment la fameuse Liste Rouge des Espèces en Danger, basée sur des études plus que sérieuses

Cheetah Conservation Fund pour la conservation des guépards

Yaboumba, association ayant pour but l'étude et la préservation des espèces en milieu naturel

 

Sites webs

Carnivore Ecology & Conservation, TOUT sur les carnivores.


19/03/2010
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Connaissances scientifiques et sources : petit manuel d'alerte à l'usage du profane...

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Comment juger de la qualité d’une publication scientifique et savoir si elle constitue une bonne source ? Voici quelques questions à se poser…

  1. Est-ce que celui qui la cite dit la même chose que la conclusion de la publication ?

 

Il existe plusieurs manières de tordre la source pour lui faire dire ce que l’on veut :

 

L’ARNAQUE

Assez classiquement, des références sont nommées pour persuader le lecteur….en espérant qu’il ne la lira pas. Ou pas attentivement. Ou même pas superficiellement. Récemment, je lis « Les aliments riches en lycopène [8], comme les tomates, la goyave et la pastèque, peuvent réduire le risque de cancer de la prostate. »
La référence nommée (https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC7063061/) est une véritable étude….qui ne mentionne même pas le mot « lycopène ». Ni la tomate ou la pastèque d’ailleus.

L’EXTRAPOLATION
D’autres vont vous citer des études qui disent presque la même chose, mais sans vouloir dire la même chose. Par exemple, la curcumine, in vitro, inhibe les cellules cancéreuses. Mais une étude qui dit cela ne vous dit pas si cela fonctionne in vivo, à quelle dose, ni même si c’est possible ou inoffensif de mange suffisamment de curcuma pour arriver à ce résultat.

 

L’EXAGERATION
Ou alors, les auteurs de l’étude concluent qu’un effet est POSSIBLE, quand la personne qui cite la publication indique que c’est avéré. Ben non, un effet suspecté ou un effet potentiel ne sont pas des effets marqués ou reconnus. De nombreuses études émettent ainsi des hypothèses qui se contredisent entre elles, et le tout n’est pas conclusif.

LA DECONTEXTUALISATION

Pour le coup, certaines études peuvent prouver un effet, reconnu, mesurable, indéniable….dans certaines conditions. Par exemple, une étude qui montre un effet bénéfique d’un régime ou d’une substance sur des patients atteints de diabète montre cet effet sur des personnes malades, et ne prouve pas un effet préventif sur cette maladie.

 

2. Quel est le medium de publication ?

 

Avant même d’avoir lu le texte de la source, il est possible d’avoir des alertes indiquant que celle-ci n’est pas forcément idéale…

 

LE TYPE DE SUPPORT
Une bonne source est ce qu’on appelle une source PRIMAIRE. Une telle source est une source qui démontre directement les faits, et non pas qui les cite ou les renvoie. Le livre du Dr Machin n’est pas une publication intéressante, car elle nécessite que l’on se procure le livre, puis que l’on aille voir si le livre dit la même chose, puis quelle est la source de ce livre, etc…

De même, certaines personnes aiment vous renvoyer à des phrases dans des études….qui elles-mêmes sont sourcées ailleurs. C’est là aussi un problème.

De même, un article d’opinion, même d’un chercheur indépendant, sur un blog ou dans un medium traditionnel, n’a aucun intérêt. C’est encore pire si l’on parle d’un site web d’une personne qui, malgré tout ses diplômes, vit carrément de la vente de ses livres ou de la monétisation de ses vidéos.

LA RECONNAISSANCE

Un medium approprié est reconnu par ses pairs. Cela peut se mesurer, entre autres par l’impact factor, mais ce n’est pas le seul moyen de vérifier la reconnaissance. Est-ce un journal scientifique ? Est-ce un organe d’une association médicale ? etc…

 

L’INDEPENDANCE

Une revue, un journal, un site web est publié par quelqu’un et appartient à quelqu’un, qui peut très bien ne pas être neutre. Prenons par exemple une étude récente : https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC10201680/
Cette étude est publiées dans « Adv. Nutr. », soit, après une simple recherche google, Advances in Nutrition, journal qui est publié par l’American Society for Nutrition, organisme qui est de notoriété publique (c’est sur sa page wikipedia)…critiquée par ses pairs pour ses liens avec ses « sponsors » de l’industrie agroalimentaire (Abbott Nutrition, Almond Board of California, Bayer HealthCare, Biofortis Clinical Research, California Walnut Commission, Cargill, Inc., Corn Refiners Association, Council for Responsible Nutrition, Dairy Research Institute, DSM Nutritional Products (LLC), DuPont Nutrition & Health, the Egg Nutrition Center of the American Egg Board, General Mills Bell Institute of Health and Nutrition, Herbalife/Herbalife Nutrition Institute, International Bottled Water Foundation, Kellogg Company, Kyowa Hakko USA Inc., Mars Inc., McCormick Science Institute, Mondelez International Technical Center, Monsanto Company, , Nestlé Nutrition, Medical Affairs, PepsiCo, Pfizer, Inc., Pharmavite (LLC), Tate & Lyle, The a2 Milk Company, The Coca-Cola Company, The Danone Company Inc., The Sugar Association, et Unilever.). On peut faire mieux comme indépendance.

Ou on peut citer la fameuse étude du fameux M. Raoult de Marseille, publiée dans une revue tenue par un de ses subordonnés…là aussi, grosse alerte rouge.

L'ADEQUATION

Oui, il y a un autre point important  à vérifier, c’est aussi : est-ce que le medium de la revue est un medium approprié, spécialisé ? Une revue de psychologie n’a pas un comité de lecture apte à juger de nutrition. Si un auteur publie dans une revue qui ne relève pas du sujet, ou pas tout à fait, peut-être est-ce qu’il n’a pas été accepté chez les professionnels de ce sujet ?
Un exemple ici : https://www.frontiersin.org/articles/10.3389/fnut.2023.1157517/full?fbclid=IwAR1ulib0kXyPeWwihh_PC-SPZvw73aGbgZFJsAMIpMj3dvjzaEkp9sqxZCE
Cet article parle de physiologie et médecine canine dans une revue de nutrition humaine. On peut y relever plusieurs biais et problèmes présents à cause d’une méconnaissance des sujets évoqués, et il est fort probable que cet article ne serait jamais passé dans une revue vétérinaire.

 

3. Qui sont les auteurs ?

 

Là encore, il est important de regarder qui a écrit l’étude. Le plus souvent, le premier auteur est le principal contributeur, le dernier est celui qui chapeaute tout. Qui sont-ils ? Où travaillent-ils ? Ont-il une orientation idéologique ? Dans le lien ci-dessus, un des auteurs cherche à faire la promotion de son entreprise. Dans le précédent, l’auteur principal est carrément une des têtes d’affiches de Soy Nutrition Institute Global, un organe de lobbying et de publicisation des industries du soja !

 

4. Quel est le niveau de preuves et la conclusion ?

 

LA CONCLUSION ET LA DISCUSSION

Pour bien comprendre les conclusions des auteurs, il faut généralement parler couramment la langue utilisée et en saisir les nuances. Par ailleurs, si la partie « Discussion » vous est accessible, elle permet une meilleure compréhension des réserves possibles sur une conclusion. Mais le côté traduction est important. Récemment, j’ai eu le problème avec un interlocuteur qui soutenait que « may » en anglais exprimait un fait. Or, la traduction est mauvaise.

Lemon cures cancer = Le citron guérit le cancer.

Lemon may cure cancer = il est possible que le citron puisse guérir le cancer.

Lemon might cure cancer = le citron pourrait peut-être guérir le cancer.

Souvent, les auteurs indiquent eux-mêmes leurs doutes, mais il faut éviter de sortir les phrases de leur contexte pour s’en rendre compte.

LA REVUE DE CAS (CASE-REPORT)

La revue de cas rapporte quelques cas, un faible nombre de patients (typiquement, moins de 100). Elle n’est pas statistiquement significative, mais peut indiquer une direction à explorer pour la science. ELLE NE PERMET EN AUCUN CAS DE TIRER DE GRANDES CONCLUSIONS GENERALES. On est sur de l’anecdote, qui peut s’avérer intéressante par la suite ou attirer l’attention sur des exceptions, mais ne peuvent servir que de curiosités en attendant plus d’informations.

LES ETUDES CLASSIQUES

Menées sur un grand nombre d’individus, classiquement en les comparant à d’autres, elles permettent de dégager des tendances et des informations intéressantes. Elles se contredisent rarement, mais cela peut arriver. Elles ont souvent un niveau de preuves intéressant si plusieurs d’entre elles (d’auteurs différents) vont dans le même sens.

Il est très difficile, ceci dit, de savoir si elles sont bien menées, parce que parfois les protocoles restent relativement opaques.

 

LES META ANALYSES

Souvent considérées comme l’alpha et l’oméga de la preuve, les méta analyses prennent un certain nombre d’études sur un sujet précis, qu’elles trient et classent pour dégager une tendance. Comme indiqué plus haut, si de nombreuses études permettent de dégager une tendance voire d’aboutir à un consensus scientifique, il faut souligner que de nombreuses méta-analyses sont considérées comme ayant très peu de valeur, tout simplement parce que le tri, les études retenues ou non sont rarement accessibles dans leur intégralité. Par ailleurs, nombre de méta analyses ont tendances à rapprocher entre elles des études qui n’ont pas des protocoles, méthodologies, ou écart de biais comparables. Elles aboutissent donc à des résultats plus ou moins erronés.

 

REVUE GENERALE DES CONNAISSANCES

Ces études ne devraient pas constituer des sources primaires, et ne devraient être utilisées que lorsqu’elles sont publiées par des personnes indépendantes, très objectives, et dans des medias indépendants. Elles consistent à essayer de résumer l’état des connaissances sur un sujet. Là encore, les auteurs sont généralement obligés de faire un tri dans les sources, et ce tri peut n’être pas tout à fait correct.

 


09/08/2023
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L'Arnaque au Régime Santé

FAD DIET...connaissez-vous ce nom ?
 
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En anglais, il désigne un régime qui est parfois à la mode un temps, et qui a des prétentions irraisonnées à être "idéal pour l'humain", à vous faire perdre du poids miraculeusement, ou même à prévenir voire traiter certaines maladies. Personnellement, je préfère parler des personnes plutôt que de "régime", car souvent ce sont les apôtres de ces régimes qui en font le succès plutôt que les régimes eux-mêmes, et ce sont eux qui profitent de l'ignorance en matière scientifique, comme de la crédulité, de leurs "ouailles" pour s'enrichir en prétendant vendre un miracle.
 
Il y a quelque temps, j'avais développé un test pour savoir si un interlocuteur est un de ces "télévangélistes de la nutrition", basé sur 3 critères :
 
1) Est-ce que cette personne gagne une bonne partie de ses revenus de cette recommandation "santé" (vidéos Youtube, site web, livres, conférences, etc...)

2) Est-ce qu'un seul régime est la réponse à tous les questionnements dans son discours ?
 
3) Est-ce que ce régime a des prétentions absolues en matière de prévention voire de traitement de maladies complexes et graves sur lesquelles la recherche planche depuis longtemps sans trouver de réponse simple (Diabète, Alzheimer, Cancers, SIDA, etc...) ?

Si la réponse est OUI, à ces trois questions, sans aucun doute, vous êtes en face d'un télévangéliste, qui a trouvé plus intéressant de tromper les gens pour gagner sa vie que de travailler durement et honnêtement. Si la réponse est NON à ces trois questions, vous pouvez l'écouter en confiance. Dans tous les autres cas, méfiez-vous.
 
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Au rang de ces régimes (parfois estimables par ailleurs, mais survendus sur le web et ailleurs), on trouve le tout végétal, le crudivorisme, l'alimentation vivante, le paléo, le cétogène, le High Carb Low Fat, le Zero Carb, l'hyperprotéiné, le jeûne thérapeutique, les détox, etc, etc...certains autres proscrivent simplement tel ou tel aliment pour de mauvaises raisons, mais vont vous promettre que ça va changer votre vie...
 
Chez les personnes qui conseillent ces régimes, parfois sans les pratiquer eux-mêmes d'ailleurs, on trouve (liste non exhaustive) :
FRANCE
Guy-Claude BURGER
Thierry CASANOVAS
Irène GROSJEAN
Henri JOYEUX
Jean-Marie MAGNIEN
Jean SEIGNALET
Thierry SOUCCAR
Julien VENESSON
...
MONDE
Neal BARNARD
Eric BERG
T. Colin CAMPBELL
Natasha CAMPBELL-McBRIDE
Loren CORDAIN
Caldwell ESSELSTYN
Garth DAVIS
Michael GREGER
Julieanna HEVER
Joel KAHN
Michael KLAPER
Denise KRUGER FANTOLI
John McDOUGALL
Gemma NEWMAN
Kim WILLIAMS
...
Comme je le disais, la liste est non exhaustive.

Rappelez-vous : il n'existe pas d'aliment "miracle", comme d'aliment ou de classe d'aliments à éviter absolument pour être en bonne santé. Le consensus scientifique établi depuis longtemps est éprouvé, vérifié chaque année par des MILLIERS d'études reste qu'outre la génétique, faire de l'EXERCICE (pas trop d'excès non plus), ne pas manger trop GRAS, trop SALE, trop SUCRE, et ingurgiter une quantité minimale de fibres et de fruits et légumes frais est le MEILLEUR régime.

Je pense faire prochainement une série d'articles plus approfondis sur la recherche des supercheries santés sur le net.

17/11/2022
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