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Viande de cheval & autres Lasagnes : l'analyse de LVEV

 

Il fallait bien attendre un peu d'y voir un poil plus clair avant de s'exprimer sur le sujet. Le "scandale" de la viande de cheval dans les lasagnes et autres plats préparés, qui a occupé la presse pendant tous ces jours, et donné lieu à de nombreuses blagues sur les réseaux sociaux, est à la fois un faux scandale et pose en même temps de vraies questions.

 

Pourquoi un faux scandale ?

 

Tout simplement parce que les plats préparés n'ont jamais été "préparés", justement, avec des morceaux nobles, et correspondent, tout simplement, à une "valorisation" maximale de la carcasse des animaux d'abattoirs, et qu'il ne s'agit finalement que d'une tromperie sur la marchandise ; lesdits plats préparés auraient-ils inclus dans leur composition "viande de cheval", que les consommateurs, dans leur immense majorité (à part, bien sûr, les lecteurs de La Vie En Vert ), auraient acheté les mêmes plats sans se poser le moins du monde de question.

 

Il s’avèrerait que c'est une simple fraude, comme il peut en arriver à tous les niveaux, la justice est en cours, et tous ceux qui ont crié haro sur la mondialisation se retrouvent le bec dans l'eau...achetez un savon au lait d'ânesse bio sur un marché de pays, rien ne dit le moins du monde que le producteur, si c'est vraiment le producteur, n'a pas trois vaches au fond de son jardin pour augmenter sa production de "lait d'ânesse"...c'est valable pour tous les produits. Certes, augmenter les intermédiaires, c'est aussi augmenter les chances qu'une personne peu scrupuleuse se glisse dans les rangs de ceux-ci, mais même sans intermédiaire, il suffit d'une seule personne peu scrupuleuse...bref.

 

Ceci étant, ce "scandale" permet d'ouvrir le débat sur un bon tas d'autres sujets reliés à la production des plats en question.

 

Tout d'abord, les plats préparés. Les plats préparés sont un peu comme les contrefaçons de la cuisine. Quand on achète un sac Vuitton à 15 euros, même si on se voile un peu la face, on sait en général à quoi s'en tenir...La lasagne à quelques dizaines de centimes d'euros, voire même à un ou deux euros, il est facile de se douter que la composition n'est pas des meilleures. Outre le fameux "minerai", restes de viande les plus inconsommables tels quels, on y trouve en général les produits les moins gouteux et paf, un peu de graisse en plus pour donner du goût, ainsi qu'un taux de sel faramineux pour "exhausser" les saveurs.

Bref, le fumier coûte plus cher et pas la peine de se demander pourquoi...les bienfaits des plats préparés pour la santé du consommateur se mesurent aisément sur une échelle négative...mais chacun est libre de consommer ce qu'il veut, c'est bien pratique quelquefois, et pas cher, ça c'est sûr. Le vrai scandale réside dans les âmes outragées, qui, découvrant au détour de la médiatisation la production de ces produits, font taire la petite voix qui leur mumurait "qu'est-ce que tu croyais avoir pour 65 cents, ça paye même pas la tomate..." et hurlent à la malbouffe, découvrant avec stupéfaction que les fast-food sont bien plus sain que ce qu'ils mangent chaque jour.

 

Ensuite la viande de cheval...Là encore, oui, on peut s'indigner de la tromperie sur la marchandise, c'est tout à fait légitime. Mais dans ce pays de cavaliers qu'est la France, l'hypocrisie suprême est celle de nombreuses personnes qui, vilipendant la consommation de viande de cheval, compagnon de leur loisir, au moment de "mettre au clou" ce compagnon tant apprécié...le revendent. Soit, avec un peu de réalisme, à l'abattoir directement. Soit, avec le même aveuglement que celui précité pour les contrefaçons, à un maquignon quelconque, dont le travail est de regrouper et mettre en règle un maximum de chevaux de manèges et de particuliers, plusieurs centaines par mois, voire par semaine, ne nous leurrons pas, et de les mener lui-même à l'abattoir.

 

C'est bien sûr la question de la retraite des chevaux dont nous parlons ici. L'immense majorité des chevaux de ce pays est du cheval de monte ; et l'immense majorité des chevaux de ce pays finissent à l'abattoir. Si l'auteur de ces lignes ne voit aucun inconvénient à décrier la consommation de cheval (viande pourtant reconnue pour ses qualités bénéfiques au consommateur), s'il est du droit de tout un chacun de militer pour la suppression de la viande d’un fidèle compagnon de l'humanité - les cultures naissent et changent - il faut absolument dénoncer l'hypocrisie de ceux qui pleurent des larmes de crocodile sur un steack de cheval, tout en envoyant le même fidèle compagnon à l'abattoir.

 

Il n'y a rien de choquant pour un omnivore à élever un animal pour sa viande, ce qui est choquant, c'est d'en faire un familier et de le renvoyer hypocritement vers la consommation dès que le familier en question est trop âgé - ou trop abimé par son utilisation - pour rendre le service initial.



25/02/2013
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